Bonne lecture des enjeux par Davidoff.
J'irais même un peu plus loin en évoquant la possibilité que cette récente décision stratégique de Google s'inscrive dans une réflexion plus globale de nos amis angéliques sur l'évolution du "produit" parking, de son écosystème en général et
in fine de leur propre positionnement au milieu de cette jungle.
En effet, si on prend un peu de recul par rapport aux évènements de ces derniers mois, qu'est-ce qu'on voit ? Hé bien ironiquement, que Google s'est rarement autant intéressé au parking de noms de domaine que ces 2 dernières années. Comble des combles, ils recommencent même à distribuer des "licences" aux prestataires parking wannabe (InternetTraffic.com de Frank Schilling, RookMedia.net d'anciens de chez NameDrive, ParkingCrew.com d'anciens clients Sedo...), alors qu'ils avaient complètement fermé les vannes entre 2007 et 2010. Mr Schilling n’a pas manqué de se vanter du fait qu’il était une exception mondiale il y a quelques mois mais si ça se trouve, allez vous-même demander demain une licence d’exploitation parking à Google, et vous la mettrez au pied du sapin à la fin du mois !
Parallèlement, tout le monde s'accorde à dire – jusque aux prestataires parking eux-mêmes - qu'il y a eu depuis 2008 environ une baisse substantielle des revenus (par clic) mais aussi de la transformation (CTR) et donc quelque part de la pertinence/du ciblage des liens PPC. J’insiste volontairement sur ce dernier point car au-delà des revenus, les taux de clics du parking ont traditionnellement toujours eu tendance à être agréablement surprenants depuis que le parking existe.
Et "maintenant" (depuis 1 ou 2 ans en fait), on voit que Google s'attaque à bras le corps aux problématiques de
fraude au clic. Cette récente décision de Google de ne plus monétiser le trafic parking via redirection URL n'est à mon sens que la dernière pierre - et en même temps la plus grosse - de l'édifice anti fraude au clic qu’il s’est affairé à construire lui-même puisque ses « partenaires » ont plus ou moins lamentablement échoué dans cette entreprise et qu’à terme, ce n’était plus tenable.
Pour en revenir à ma théorie selon laquelle cette action s'inscrirait dans une approche plus large, je pense donc que Google a mené ces 3 combats de front :
- (nettoyage du marché et mise à plat des règles, les mêmes pour tous)
- (baisse des revenus reversés, dont je reste persuadée qu'une partie est volontaire)
- (stimulation, même toute relative et très maîtrisée - de la concurrence)
afin de préparer sa prochaine grande bagarre : laisser les chiens (en laisse) se battre dans la cour jusqu'à s'il le faut les voir s’entre-tuer ou mourir d'épuisement, non sans une certaine satisfaction.
Pourquoi ?
- Déjà, parce que ça affaiblit Yahoo et ses partenaires, du moins ce qu'il en reste. Si ça ne représente pas grand-chose en termes de volume d’affaires, c’est toujours bon pour l’égo
- Parce que Google possède son propre produit parking et qu'à un moment, il ne faut plus se voiler la face : ils sont en concurrence frontale avec leurs propres "partenaires". Partant de là, rien de tel qu'une obligation à la redirection DNS pour voir exactement qui a quoi (ils le voyaient déjà bien assez, mais là c'est encore mieux)
- parce que cette stratégie de la mise sous respiration artificielle permet à la fois de garder les partenaires suffisamment en vie pour y croire, et suffisamment morts pour être inoffensifs
- parce que quoi qu'on en dise, il reste quelques sous à gratter avec le système actuel, car les domaineurs gros pourvoyeurs de trafic sont avant tout des clients Sedo, DomainSponsor, NameDrive etc., et ne sont pas faciles à convertir au parking en direct chez Google
Tout ça pour dire qu'à mon humble avis, Google préfère garder à terme une part plus petite d'un gâteau à la fois débarrassé de ses mauvaises graisses et cuisiné dans ses propres fourneaux, plutôt qu'une part qui est certes potentiellement plus grosse, mais pas à son goût.